- Et sur ton blog, il y aura une galerie Vallejo un jour ?
- Boris Vallejo ?! Non mais oh, c'est les Rétro-Galeries ici, pas une putain d'salle de muscu !
Aaah, fougue de la jeunesse, orgueil de l' ignorant !
Je retire ce que j'ai dit, car Vallejo est un touche à tout, et sorti de ses surhommes bien huilés, il a oeuvré tant pour le jeu vidéo, le cinéma, les couvertures de livres ou de magazines d'horreurs qu'on aime tant. Mais ça, je l'ignorais avant il y a quelques mois.
Vallejo représente une époque, un état d'esprit, un Bulldozer Spirit tout droit sorti de films comme Commando, Piège de Cristal, Predator, Terminator et consorts (ça rime). Bruce Willis, Schwarzy, Sly, Brigitte Nielsen : Vallejo, c'est le pendant illustration des Badass Movies années 80, avec en plus une sorte de naïveté frôlant parfois, tout comme les mêmes Badass Movies, le ridicule (avouons le).
Mais un Boris Vallejo peut en cacher un autre, car les dizaines d'images de ce post ne sont pas connues de tous. Non qu'elles soit extrêmement rares, au contraire (j'ai bien sué pour en trouver/scanner certaines quand même), mais elle représentent tout un pan de son travail qui semble être passé à la trappe, probablement écrasé par les songes haltérophiles qui ont fait son succès. Un exemple ? Ses illustrations pour l'industrie du jeu vidéo ne sont mêmes pas évoquées sur Wikipédia...
Vallejo le péruvien arrive aux States en 64, et commence à travailler dès les années 70 en réalisant des couvertures de livres et de magazines (Conan, Doc Savage, mais également romans à l'eau de rose, de cape et d'épées etc.). Cette activité durera pendant les années 80, durant lesquelles son style s'affirme, s'assume, et tend progressivement vers une fascination du corps humain.
Années 90, la nouvelle star s'appelle fitness, et le changement dans le travail de Vallejo est net : dés ce moment et jusqu'à aujourd'hui, sa production semble ne se résumer qu'aux barbares huilés soulevant (littéralement) des montagnes, et autres fées ou fitness-queens dénudées, captives d'infâmes dragons. A part quelques travaux amusants, comme l'affiche du récent (et surprenant) "Rubber" ou ses illustrations Marvel entre 94 et 96 , soyons honnêtes, on a l'impression d'avoir le même dessin, inlassablement décliné sous nos yeux. Mais peu importe.
Car si Dali était fou des chocolats Lanvin, Vallejo lui, penche plutôt du côté de chez Lindt.
"Un peu de douceur dans un monde de brutes", une phrase qui résume parfaitement la "Vallejian" touch'. Du contenu de son oeuvre, et de son traitement "lissé", émanent une douceur, une innocence, une naïveté touchante, une exaltation de gamin chétif qui se fantasme fort et téméraire. D'enfant peureux qui se bouche le nez et hurle intérieurement pendant son premier saut du plongeoir de 3m. Mais qui plonge quand même - c'est le plus important - avant de récupérer en tremblotant les lunettes qu'il avait proprement posées sur le bord de la piscine, sous les rires des beaux gosses de la classe.
Pas étonnant du coup, logique même, que Vallejo ait tellement œuvré pour le monde enfantin du vidéo-ludisme. Pas étonnant non plus que des enfants manifestement allergiques aux épinards ponctuent ses peintures.
Les personnages de Vallejo sont des modèles, validés AOP 100% pur grec véritable.
Beaux, équilibrés, puissants, ne saignent pas, ne peuvent pas être blessés. Défendent les Belles, combattent les plus ignobles Bêtes comme d'autres vont acheter une baguette. Ils sont tellement parfaits, irréprochables, si précisément détaillés, figés dans des poses héroïques intemporelles, qu'ils ne peuvent avoir été fantasmés que par des enfants effacés, et n'être source de fantasmes que pour eux...
Mais surtout, j'ai l'impression que ce gamin, là, qui tend fièrement ses risibles petits biceps en les voyant gros comme des troncs d'arbres, c'est lui, c'est Vallejo ! Mais le Vallejo d'il y a 50 ans, péruvien immigré qui a bravé son plongeoir de 3m pour atterrir aux States et finalement s'y imposer. Ce gamin, c'est Vallejo qui nous dit qu'au fond, tous ces muscles ne sont que dérision, que ça n'est que pour rigoler. Que ces tonnes de corps fibrés en-veux-tu-en-voilà ne sont qu'une façon comme une autre de se donner du courage. Car ce qui importe, c'est de grandir. Se construire du mieux qu'on peut, avec les moyens qu'on a, aussi ridicules (croit-on) sont-ils. La construction par l'évasion. Vallejo et les Maximonstres.
Run, Boy, Run !
Voilà ce qui rend attachantes à mes yeux les peintures de Boris Vallejo.
Attachantes et - dans un même temps - fatalement, instantanément (et malheureusement) désuètes.
Si Vallejo devait être le fils de quelqu'un, ça ne serait pas celui de Frazetta comme on dit souvent, mais plutôt celui de Norman Rockwell.
Human after all, where the wild things are.
Car nous sommes plus fort que tout les musclors du monde !
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COUVERTURES ET TRAVAUX DIVERS
(principalement années 70/80)
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Fabio Testi ?
A droite, publicité pour la Bière Michelob
Un livre signé "Doris", l'ex femme de Boris...
Ce dessin est le plus ancien de Vallejo répertorié. Années 60.
Couverture pour une édition de Frankenstein
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CINEMA
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Mexique VS Ghana...
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MONSTERS COVERS
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JEUX VIDEOS
(certaines jaquettes sont signées Julie Bell, sa femme avec qui il partage tout...même son
style !)
style !)
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A gauche, signée Boris. A droite, Julie. Mystère.
La très belle couverture de Death Bringer n'est pas de Boris Vallejo, à moins que la peinture de droite, de lui celle-ci, n'en soit l'origine....
Si quelqu'un sait comment battre le boss final de Golden Axe 2, qu'il me mette la technique en commentaire !
Alors là, incroyable, c'est Julie Bell qui avait signé la pochette de DOOM 2 : Hell on Earth.
Elle fut refusée. Motif : le Cyberdemon ressemble trop à un taureau !!
Il reprend tes tics Frazettiens mais il penche pas mal vers Bama pour le côté hyper réaliste un peu froid. Y'a un truc rigolo avec lui c'est que les armes sont toujours ridicules. Des épées en plastique pour gamins...
RépondreSupprimerHello !
RépondreSupprimerDoris & Boris ? Probablement pas une faute de frappe : Doris serait la première épouse de Boris, d'après une information non vérifiée d'une célèbre encyclopédie communautaire...
Ah ben oui, j'avais même pas lu le Wiki US... Merci !
RépondreSupprimerC'est clair pour les armes en plastoc minus, j'avais jamais fait gaffe :D !
Quel plaisir de voyager à travers ces puissantes images de Boris Valejo !
RépondreSupprimerLa puissance évocatrice de certaines de ses illustrations est parfois très forte !
Je n'en connaissais pas certaines, notamment l'affiche (refusée ?) du film Orca qui est assez forte !
Boris Valejo, un talent qui a toujours su s'adapter à travers les décennies et les supports commerciaux.
Pour ma part, il n'a pas à rougir de la comparaison avec F.Frazetta !
Merci !