- Texte de Lydia Vazquez,
professeur de littérature, traductrice, écrivain et amie -
La fin des années 70 se présentait en Espagne comme le début de la fin de la longue dictature franquiste.
L’année 77 est l’année de la légalisation du PSOE, le Parti Socialiste Espagnol et du PCE, le Parti Communiste Espagnol ; au Pays Basque se présente publiquement EIA, l’antécédent d’Euskadiko Ezquerra, Dom Juan de Bourbon renonce à ses droits au trône en faveur de son fils Juan Carlos, et le 15 juin ont lieu les premières élections démocratiques en Espagne depuis 42 ans. La Generalitat catalane est restaurée en septembre et en octobre est promulguée la Loi d’Amnistie qui libère de nombreux prisonniers politiques espagnols.
Dans ce climat d’euphorie, de liberté conquise tant réclamée et attendue, en cette année 1977, apparaît Totem, La Revista del Nuevo Comic, éditée par Nueva Frontera.
Même si beaucoup d'entre nous étions abonnés à Métal Hurlant (que l'on prononçait Jurlán, avec le J espagnol !), ce magazine confirme aux jeunes Espagnols comme moi que notre pays entre en contact avec le monde, que l’ère de l’ostracisme a touché à sa fin. La musique et la bande dessinée venues de partout en Europe et des États-Unis, remplissent nos oreilles, inondent nos yeux. Dans Totem, magazine en beau noir et blanc avec couverture en couleur et cahier intérieur en couleur, qui est paru durant dix belles années (1977-1986), j’ai découvert des Espagnols qui nous ont marqués comme Javier Coma ou Carlos Giménez, mais surtout Moebius, Hugo Pratt, Guido Crepax ou Enki Bilal, des auteurs qui - encore aujourd’hui - figurent parmi mes préférés. Totem était très influencé par la bande dessinée francophone et nous avons été nombreux à nous initier à la culture française grâce à ce bol d’air venu d’outre-mont. Je voulais être "Valentina " et ai été toute ma vie amoureuse de "Corto Maltés ", grâce à Totem, que nous dévorions dès qu’il apparaissait dans les kiosques de presse.
Les « extras » (numéros spéciaux) avaient aussi une valeur toute particulière et "Alien, el 8º pasajero" passait de main en main ou se lisait en groupe dans les cours des écoles, des lycées ou à l’université.
Il m’arrive encore de rêver à la couverture du nº 1, de Moebius, qui a changé notre imaginaire, nous faisant passer sans transition du TBO au "cómic ".
*quelques menues précisions ont été ajoutées aux texte original par votre dévoué Uncle Gutsy.
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Moebius
Crépax / Druillet
Moebius / Hugo Pratt
Veloso
Ops / Crépax
Moebius
Nestor / Pepe Robles, d'après un dessin de Luis Garcia
Juan Nunez / Caza
Alain Voss
Dessin de FRED, dans le n° 17
Ops / Nicole Claveloux
Carlos Gimenez / Caza
Arocas
Moebius / Druillet
Montxo Algora / Moebius
Jeronaton
Picotto / Caza
Schuiten / Moebius
Moebius
Montxo Algora / Arocas
Enki Bilal / Milo Manara
Riverstone
Milo Manara / Milo Manara
Les 8 derniers numéros de TOTEM (du 65 au 73), renommé alors Totem Magazine.
- Les "EXTRA", numéros spéciaux -
Corben
Wallace Wood / Company
Liz Bijl / Bob Narkin
Corben
Moebius / Kirchner
Wallace Wood
Berni Wrightson / Toppi
- TOTEM CALIBRE .38 -
(8 numéros, axés polar)
La suite des Spanish Connection bientôt....
Ils avaient plutôt bon goût côté couverture - du Druillet que je ne connaissais pas, du Claveloux. Mais pas de ligne claire qui marquera pourtant la Nouvelle Vague BD hispanique.
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