dimanche 22 septembre 2013

Spanish Connection : TOTEM, la Revista del Nuevo Comic




- Texte de Lydia Vazquez, 
professeur de littérature, traductrice, écrivain et amie -


La fin des années 70 se présentait en Espagne comme le début de la fin de la longue dictature franquiste.
L’année 77 est l’année de la légalisation du PSOE, le Parti Socialiste Espagnol et du PCE, le Parti Communiste Espagnol ; au Pays Basque se présente publiquement EIA, l’antécédent d’Euskadiko Ezquerra, Dom Juan de Bourbon renonce à ses droits au trône en faveur de son fils Juan Carlos, et le 15 juin ont lieu les premières élections démocratiques en Espagne depuis 42 ans. La Generalitat  catalane est restaurée en septembre et en octobre est promulguée la Loi d’Amnistie qui libère de nombreux prisonniers politiques espagnols. 
Dans ce climat d’euphorie, de liberté conquise tant réclamée et attendue, en cette année 1977, apparaît Totem, La Revista del Nuevo Comic, éditée par Nueva Frontera.

Même si beaucoup d'entre nous étions abonnés à Métal Hurlant  (que l'on prononçait Jurlán, avec le J espagnol !), ce magazine confirme aux jeunes Espagnols comme moi que notre pays entre en contact avec le monde, que l’ère de l’ostracisme a touché à sa fin. La musique et la bande dessinée venues de partout en Europe et des États-Unis, remplissent nos oreilles, inondent nos yeux. Dans Totem, magazine en beau noir et blanc avec couverture en couleur et cahier intérieur en couleur, qui est paru durant dix belles années (1977-1986), j’ai découvert des Espagnols qui nous ont marqués comme Javier Coma ou Carlos Giménez, mais surtout Moebius, Hugo Pratt, Guido Crepax ou Enki Bilal, des auteurs qui - encore aujourd’hui - figurent parmi mes préférés. Totem était très influencé par la bande dessinée francophone et nous avons été nombreux à nous initier à la culture française grâce à ce bol d’air venu d’outre-mont. Je voulais être "Valentina " et ai été toute ma vie amoureuse de "Corto Maltés ", grâce à Totem, que nous dévorions dès qu’il apparaissait dans les kiosques de presse. 
Les « extras » (numéros spéciaux) avaient aussi une valeur toute particulière et "Alien, el 8º pasajero passait de main en main ou se lisait en groupe dans les cours des écoles, des lycées ou à l’université. 
Il m’arrive encore de rêver à la couverture du nº 1, de Moebius, qui a changé notre imaginaire, nous faisant passer sans transition du TBO au "cómic ".



*quelques menues précisions ont été ajoutées aux texte original par votre dévoué Uncle Gutsy.



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Moebius

Crépax / Druillet

Moebius / Hugo Pratt

Veloso

Ops / Crépax

Moebius

Nestor / Pepe Robles, d'après un dessin de Luis Garcia

Juan Nunez / Caza

Alain Voss

  
Dessin de FRED, dans le n° 17

Ops / Nicole Claveloux

Carlos Gimenez / Caza 

Arocas

Moebius / Druillet

Montxo Algora / Moebius

Jeronaton

Picotto / Caza

Schuiten / Moebius

Moebius

Montxo Algora / Arocas

Enki Bilal / Milo Manara

Riverstone

Milo Manara / Milo Manara

Les 8 derniers numéros de TOTEM (du 65 au 73), renommé alors Totem Magazine.




- Les "EXTRA", numéros spéciaux -


Corben

Wallace Wood / Company


Liz Bijl / Bob Narkin

Corben

Moebius / Kirchner

Wallace Wood

Berni Wrightson / Toppi




- TOTEM CALIBRE .38 -
(8 numéros, axés polar)









La suite des Spanish Connection bientôt....









1 commentaire:

  1. Ils avaient plutôt bon goût côté couverture - du Druillet que je ne connaissais pas, du Claveloux. Mais pas de ligne claire qui marquera pourtant la Nouvelle Vague BD hispanique.

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